17.
Le dragon

Les Brising amenèrent les garçons à l’entrée d’un long tunnel menant directement au cœur de la montagne.

— Marchez dans ce couloir, dirent-elles d’une seule et même voix. Marchez jusqu’au bout et vous arriverez à un escalier. La bête se repose en bas de ces marches.

— Merci pour votre aide, répondit Amos.

— J’espère que tu as un plan…, lança un peu nerveusement Béorf. Quand nous entrerons dans ce passage, il sera difficile de reculer.

— Je sais. J’ai quelque chose derrière la tête !

— OUF !… fit le gros garçon. Je me disais aussi…

Les deux compagnons entrèrent dans le tunnel. Le long couloir avait probablement été creusé par une ancienne rivière souterraine. Béorf sortit une lampe à huile de son sac et Amos l’alluma en claquant des doigts. Posséder des pouvoirs sur le feu avait certains avantages, dont celui d’allumer n’importe quoi en un clin d’œil.

Les parois rocheuses étaient parfaitement polies et le sol, jonché de petites pierres rondes. Les garçons marchaient en prenant bien soin de ne pas attirer l’attention. Après une bonne heure de promenade souterraine, ils débouchèrent en plein milieu d’un escalier grossièrement taillé. Deux gobelins descendaient les marches en discutant. Ils portaient un grand sac rempli de pièces d’or, de bijoux, d’objets d’art et de pierres précieuses. Amos et Béorf se hâtèrent d’éteindre leur lampe et enfilèrent leurs oreilles de cristal en se cachant du mieux qu’ils pouvaient.

— Gros trésor à lui, jamais rien à moi ! se plaignit le plus petit des deux.

— À lui gros, donc gros trésor à lui…, répliqua l’autre.

— Fatigué à moi de servir à lui.

— Arrêter à toi ! À moi sentir viande enfant…

— Viande enfant ! s’écria le geignard.

— Ta gueule à toi…, vociféra son compagnon. À toi empêcher à moi respirer bonne odeur enfant… hummmmm ! À toi suivre à moi, hummmmm, sentir bon enfant !

Les gobelins s’approchèrent des deux garçons. Amos, maintenant certain qu’il devrait combattre, se concentra sur sa magie. Béorf, acculé au pied du mur, transforma ses mains en pattes d’ours. Le jeune porteur de masques vit, encore une fois, par terre devant lui, un petit bonhomme de lave qui dansait.

« Ah non ! Pas encore ça ! Pas encore cette vision ! » se dit-il.

— Libère-nous ! criait le petit bonhomme, libère-nous et nous te servirons bien ! Sois notre maître et ordonne…

« Ce n’est pas le moment ! » pensa Amos en essayant de garder le contrôle de ses émotions.

— Allez ! Allez… sois gentil ! insista la petite créature de feu. Nous sommes un bon peuple… un bon peuple !

— Très bien, dit Amos, fatigué de ces éternelles supplications. Très bien, petit bonhomme, je te libère !

Le petit être de lave leva les bras en l’air en signe de victoire, remercia plusieurs fois le garçon et se mit à courir vers le gobelin.

— Tu vas voir, maître…, lança-t-il en se retournant vers Amos, nous sommes un bon peuple !

La petite créature se jeta sur les bottes du bonnet-rouge. Le gobelin s’enflamma aussitôt en poussant des cris de douleur. De ce feu sortirent cinq autres petits bonshommes. Ceux-ci attaquèrent le deuxième gobelin qui dégringola les marches en hurlant. De cinq, ils étaient maintenant dix, et de dix ils se dédoublèrent encore pour faire vingt. Amos et Béorf dévalèrent eux aussi les escaliers à toute vitesse en laissant derrière eux les bonshommes de lave et les gobelins en feu.

— Mais veux-tu bien me dire ce que tu as fait là, Amos ! demanda Béorf dans leur course.

— Je pense que je viens de faire une grosse bêtise ! J’ai libéré quelque chose qui risque de faire beaucoup de dégâts !

Les deux amis débouchèrent en bas de l’escalier directement en face du dragon. Devant la taille de la créature, ils se figèrent net, le souffle coupé par l’émotion. La bête était couchée sur un incroyable amoncellement de richesses. C’était un trésor gigantesque ! Tout ce que les bonnets-rouges avaient volé au cours de leurs attaques était rassemblé dans cette grotte. Le sol était recouvert de pièces d’or, d’argent, de cuivre et de bronze. On pouvait voir des bagues, des colliers et des bracelets étincelants, des objets d’art, des sculptures anciennes, des assiettes de collection, des porcelaines délicates, des tapis de soie et des tableaux de grands maîtres. Il y avait aussi des centaines d’épées, de boucliers et d’armures d’une valeur inestimable. En plus des pierres précieuses de toutes les tailles et de toutes les sortes, une montagne de perles et de coraux s’offrait à l’émerveillement des garçons. Tout cela sans compter les symboles religieux des temples pillés et les objets de culte finement taillés par des orfèvres. Il y avait dans ce trésor tout ce que le nord du continent avait fait de beau, de noble et de précieux. Les gobelins avaient tout volé sans ménagement et sans vergogne.

L’immense dragon de couleur dorée avait une peau rugueuse couverte d’écailles et quatre pattes munies de serres ressemblant à celles de l’aigle. Une longue queue serpentine, une gueule reptilienne couronnée d’une paire de cornes, des ailes évoquant celles de la chauve-souris et des grandes dents effilées complétaient le portrait de la terrible créature. Plusieurs cadavres de gobelins gisaient un peu partout dans la grotte en se décomposant lentement. Une odeur de soufre et de pourriture empestait les lieux.

Ragnarök ouvrit un œil et vit, juste devant lui, le jeune Amos Daragon et son compagnon béorite. Le dragon se déplaça lentement et dit d’une voix à faire trembler la terre sur des lieues à la ronde :

— JE T’ATTENDAIS… Regarde devant toi le nouveau roi du monde et prosterne-toi devant sa grandeur. As-tu peur de la mort, jeune inconscient ?

— Pourquoi craindrais-je une chose que je ne connais pas et qui, une fois survenue, ne me concernera plus ?

— Petit insolent ! vociféra l’Ancien. Tous les hommes qui m’ont rencontré se sont prosternés devant moi. Ils tremblaient de peur et leur sueur coulait comme de l’eau.

— Mais, moi aussi, je tremble de peur… fit Amos en jouant l’excès de bravoure, mon âme tremble si fort que ma sueur n’ose même pas sortir.

— Tu sais ce qui t’attend ?

— Et toi, le sais-tu ? riposta agressivement le porteur de masques. Je suis ici pour faire un marché avec toi !

— Tu te crois en position de négocier quelque chose ? lança l’arrogante créature. Tu ne peux rien contre moi et tes pouvoirs sont limités !

— Eh bien, dans ce cas…, dit nonchalamment le garçon, mon ami et moi allons partir ! Tu n’auras qu’à m’appeler si tu veux me revoir ! Je ne te dis pas mon nom, car je sais que tu le connais ! C’est bête que je parte ainsi, car j’avais beaucoup d’or pour toi !

Amos s’enroula d’un coup dans sa cape orange. Aux yeux du dragon, il venait de disparaître. Une seconde après, Béorf s’évaporait à son tour. L’Ancien, complètement ahuri par la disparition des garçons, demeura bouche bée.

La bête regarda partout autour d’elle sans rien voir. Elle avait beau chercher, Amos avait bel et bien disparu ! Pourtant, le jeune porteur de masques et son ami étaient juste devant ses yeux.

— Qu’allons-nous faire pour nous débarrasser de cette bête ? chuchota Béorf, bien dissimulé sous sa cape.

— Je pense que je contrôle bien la situation, murmura Amos. Je dois lui laisser croire que mes pouvoirs sont très grands. Je veux lui tenir tête pour le forcer à accepter un présent… Je veux avoir sa confiance et son respect !

— OÙ ES-TU ? hurla le dragon. Où te caches-tu ?

— Tu m’as appelé ? demanda tranquillement Amos en se dévêtant d’un coup de sa cape.

— Mais comment peux-tu apparaître dans mon repaire, selon ta volonté, et ce, sans que je ne puisse rien y faire ? lança anxieusement la bête de feu.

— Disons simplement qu’il y a des choses que tu n’es pas en mesure de comprendre ! rétorqua Amos en espérant que son plan fonctionne.

— Tu me nargues ? fulmina le dragon.

— Calme-toi et ne te fâche pas ! fit posément le garçon. Je peux faire apparaître dans ton repaire tout ce que je veux…, et s’il me prend la fantaisie de faire jaillir, disons, un ours du néant, eh bien… je le fais !

Béorf eut la présence d’esprit de se transformer en ours et de retirer sa cape au moment précis où Amos désirait le voir apparaître. Le dragon eut un mouvement de recul. Repensant aux avertissements du baron Samedi, il commençait à craindre sérieusement le garçon. L’Ancien, si gros et si puissant, ne se doutait pas de la supercherie qui se jouait juste sous son nez. La bête de feu se fiait aux apparences et la peur gagnait du terrain sur sa confiance.

— Disparais, ours ! s’écria Amos.

Béorf se volatilisa aussi sec.

— Comprends-tu ce que cela veut dire, dragon ? demanda le garçon.

— Je commence à comprendre… dit lentement la bête de feu en reculant encore d’un pas.

— Cela veut dire que, si l’envie m’en prend, je peux te faire disparaître ! lança Amos en avançant vers son adversaire. Par ma seule volonté, je te renvoie au néant ! Heureusement pour toi, je ne suis pas méchant et j’aime bien la race des Anciens. Pour cela, je t’épargne la vie et te fais un cadeau. Je t’ai dit, avant de disparaître tout à l’heure, que j’avais beaucoup d’or à te donner, eh bien, c’est vrai !

— Tu feras apparaître de l’or ici ?

— Mais oui ! répondit Amos le plus naturellement du monde. En doutes-tu ?

— Non… non, je… je ne doute pas… balbutia l’Ancien, dépassé par les événements.

Amos sortit alors une pièce de sa poche. Il s’agissait de la pièce d’or du duc De VerBouc. Le duc, maudit par le diable, leur avait donné une lettre où il était clairement écrit : « Soyez sans crainte, cette pièce n’est pas maudite. Elle saura vous guider vers moi si, un jour, vous désirez me revoir. »

Le jeune porteur de masques joua alors le tout pour le tout. Il lança la pièce en l’air et dit à haute voix :

— Guide-moi jusqu’au trésor des De VerBouc !

La pièce tomba par terre et se mit à rouler en direction d’une des parois de la caverne. Lorsqu’elle toucha le mur de pierre, apparut une grande porte qui s’ouvrit aussitôt. La moitié de la grotte s’effaça alors pour laisser place à un magnifique paysage. Le dragon, médusé par ce miracle, vit une forteresse se former sous ses yeux, de l’autre côté de la paroi rocheuse. C’était un petit château de pierre d’où s’élevait une haute tour en mauvais état. Un large fossé, celui où Béorf était tombé, entourait la résidence à laquelle on accédait par une passerelle de bois à l’allure fragile.

— Ta magie est puissante, jeune garçon…, s’étonna la bête de feu. On m’avait averti, mais je ne l’avais pas cru !

— Tu n’as encore rien vu ! assura Amos d’un air narquois, trop content de l’effet que la pièce avait produit. Dans le fossé, juste là, sous la passerelle de bois, il y a un somptueux trésor. Il est à toi ! Prends-le, jusqu’à la dernière pièce.

Béorf, redevenu humain et caché par sa cape, eut un sourire de contentement. Amos venait de condamner le dragon à mort et de libérer, par le fait même, le duc De VerBouc de ses obligations de gardien de trésor et de sa damnation familiale. Augure De VerBouc avait bien dit que celui qui s’emparait d’une seule petite pièce de ce trésor se voyait rapidement rongé par la peste. Les entrailles du voleur se desséchaient et son sang devenait acide. Des plaques noires et de grosses pustules lui couvraient peu à peu le corps. Crises de délire, vomissements et déchirement des muscles faisaient ensuite mourir le condamné dans d’horribles souffrances. Le duc De VerBouc avait aussi dit : « S’il advenait que quelqu’un vole le trésor au complet, le diable n’aurait plus besoin de gardien et je retrouverais ma liberté. »

— J’accepte ce cadeau avec plaisir, dit respectueusement la bête. En contrepartie, je t’en offre un, moi aussi. Prends cela et occupe-toi bien de lui. Il est le premier d’une nouvelle génération d’Anciens.

Avec sa queue, le dragon fit rouler un œuf. Amos ne s’attendait pas à cela et tenta du mieux qu’il put de cacher sa surprise. Il pensa immédiatement à détruire l’œuf dès qu’il le pourrait, mais il se ravisa en le prenant dans ses bras. Sa mission de porteur de masques n’était pas de détruire systématiquement le mal au profit du bien. Sa tâche était de rétablir l’équilibre du monde. Il tenait maintenant entre ses mains une chance exceptionnelle de réintégrer sur la Terre une créature disparue. Dans ce gros œuf, il y avait une nouvelle bête en gestation qui ne serait, à sa naissance, ni bonne ni mauvaise. Ce petit dragon qui sommeillait encore dans sa coquille n’avait pas été créé par une divinité dans le but de prendre le contrôle du monde. Il allait naître et deviendrait peut-être l’ami des humains.

— Je te remercie, dit Amos. J’en prendrai bien soin.

— M’empêcheras-tu de devenir maître de cette Terre ? demanda le dragon en regardant le garçon droit dans les yeux.

— De toute ta vie, tu ne seras maître que d’une seule chose.

— Quoi donc ?

— Tu seras maître de ta destinée et c’est tout, répliqua le jeune porteur de masques. Ta cupidité te perdra !

Pendant ce temps, profitant de l’inattention du dragon et bien camouflé sous sa cape, Béorf se rendit jusqu’au trésor. Il lui fallait trouver la pierre de puissance dont Amos avait besoin pour son masque. Celui-ci lui avait rapporté les paroles du kelpie et c’était maintenant ou jamais qu’il se devait de mettre la main sur cette pierre. Le gros garçon n’avait aucune idée de son apparence, de sa forme ni de sa couleur. Dans cette montagne de pierres précieuses, comment la reconnaître ?

— Pars maintenant ! grogna le dragon. Tu me tapes sur les nerfs avec tes petites leçons de morale !

— J’ai encore quelque chose à te demander ? lança Amos en regardant Béorf qui fouillait désespérément le trésor.

— Que me veux-tu, encore ? soupira la créature.

— Je veux savoir ce que tu penses de ce masque ? fit Amos en présentant l’objet au dragon.

— Il est très beau… Maintenant, laisse-moi prendre ton trésor et pars ! insista l’Ancien. J’ai autre chose à faire…

Au moment où Amos sortit le masque de son sac, Béorf vit une lumière intense se former dans une grosse perle, non loin de lui. La magie du masque faisait scintiller la magie de la perle. Discrètement, le jeune béorite s’approcha de la boule nacrée et la glissa dans sa poche. Amos vit son ami lui faire un signe. Il s’enveloppa alors dans sa cape orange et disparut aux yeux du dragon. Croyant le garçon parti, le dragon marmonna :

— Tu verras bien, jeune prétentieux, lorsque mes enfants déferleront sur la Terre, qui sera le véritable maître du monde !

L’Ancien traversa la grande porte et se mit à transférer le trésor du fossé des De VerBouc à sa grotte. Les deux garçons, toujours sous leur cape, ramassèrent leurs affaires et gravirent rapidement les escaliers. Béorf portait l’œuf dans ses bras. Avant d’emprunter le passage souterrain, Amos arrêta brutalement son ami et dit :

— J’ai libéré le peuple du feu tout à l’heure… Enfin, disons que j’ai libéré de moi une force qui aura vite fait de s’étendre et de tout brûler ! Je dois l’arrêter…

— Comment ? demanda Béorf, impatient de quitter le repaire du dragon.

— C’est maintenant que nous allons voir si ta théorie sur mes pouvoirs est juste, répliqua Amos. Tu m’as dit qu’en moi la magie de l’air souffle sur la magie du feu en alimentant sa puissance. Alors, passe-moi la pierre de pouvoir du masque de l’eau et je vais calmer tout cela !

Béorf donna la perle à Amos. Celui-ci l’enchâssa dans un des trous et déposa, lentement et très cérémonieusement, le masque sur son visage. L’objet se moula aussitôt à sa figure et bloqua sa respiration. Rien ne se produisit pendant une vingtaine de secondes. Commençant à manquer d’air, Amos essaya de le soulever pour respirer. Impossible ! Le masque était collé à son visage. Béorf se jeta sur son ami pour lui donner un coup de main. Même à deux, il était impossible de retirer le masque. Le garçon commençait à s’étouffer. Il avait beau pousser, tirer et essayer de glisser ses doigts entre le bord du masque et sa peau, rien à faire. Amos se noyait sous les yeux de Béorf sans que celui-ci puisse l’aider.

Maintenant presque au bout de ses forces, le porteur de masques s’écroula sur le sol, au bord de l’asphyxie. Il allait mourir, il en était sûr. Son corps était lourd et ses pensées lointaines. Instinctivement, il essaya une dernière fois de respirer un bon coup. Le masque devint alors liquide et pénétra dans son corps par sa bouche et ses narines. L’intégration était maintenant terminée et Amos put enfin prendre une bonne bouffée d’air. Béorf, les jambes coupées par l’angoisse, tomba assis par terre et déclara :

— Je déteste vraiment la magie !

Des dizaines de petits serpents composés de l’eau qui ruisselait dans le passage souterrain se formèrent. Ils entourèrent Amos. L’un d’eux s’avança et dit :

— La magie de l’eau est maintenant vôtre… Devons-nous rétablir l’équilibre avec le feu ?

— Oui, je vous le demande, répondit Amos, surpris et content à la fois.

— Nous mangerons le feu et disparaîtrons en vapeur. Que vos désirs soient des ordres ! conclut le serpent en conduisant son groupe vers l’escalier.

— C’est quoi, ça ? s’écria Béorf. Des serpents d’eau… C’est toi qui…

— Je ne sais pas. Il y a encore bien des choses qui m’échappent et j’ai moi-même du mal à comprendre ma magie. Enfin… nous pouvons partir, les serpents m’ont promis de réparer ma faute.

— Moi non plus, je ne comprends rien à ce qui t’arrive parfois, mais une chose est sûre, c’est qu’on ne s’ennuie pas avec toi, Amos !

Les deux amis éclatèrent de rire et continuèrent leur marche vers la sortie.

*   *

*

Dans ce pays du bout du monde, longtemps après le départ d’Amos et de Béorf, longtemps après que furent oubliés le dragon et les gobelins, lorsque les hommes revinrent y bâtir leurs maisons et élever leurs enfants, on découvrit des lacs d’eau chaude et plusieurs éruptions d’eau bouillante jaillissant du sol. Dans ces contrées de froid, de neige et de misère, ces sources furent une bénédiction pour les colons.

Les légendes racontaient que de puissants démons, exclus du royaume des ténèbres, s’étaient réfugiés sous la terre de Ramusberget. Leur colère était si intense qu’elle faisait bouillir les sources souterraines en provoquant des geysers. Personne ne sut jamais que ce fut en réalité Amos Daragon qui, sans le vouloir, provoqua un éternel combat. Il avait libéré le feu et demandé à l’eau de le combattre. Dans un cycle sans fin, les deux éléments se livraient une bataille continuelle et sans merci. Encore aujourd’hui, ce combat n’est pas terminé.

Le crépuscule des Dieux
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